Appel du Syndicat des Étudiants et Étudiantes catalan
Grève générale étudiante en Catalogne le 26 avril !
En défense de la démocratie et la liberté de la jeunesse et du peuple de Catalogne
Assez de répression franquiste! À bas la loi 155 !
La Catalogne vit aujourd’hui un authentique état d’exception franquiste dans lequel la souveraineté populaire a été supprimée par la décision du Parti Populaire (PP), du Parti Citoyens (Ciudadanos) et la direction du Parti socialiste ouvrier d’Espagne (PSOE) et par un appareil d’État directement héritier de la dictature.
Les emprisonnements des deux Jordis, des conseillers et conseillères du gouvernement, l’exil d’Anna Gabriel et de Marta Rovira, l’arrestation en Allemagne de Carles Puigdemont, les jugements contre les professeurs et les jeunes pours leurs idées et la campagne brutale de criminalisation contre les CDR (Comités de Défense de la République) et contre les mouvements sociaux représentent un tournant autoritaire sans précédents. Cette vague répressive des tribunaux au service du PP a mis en évidence que le bloque du 155 n’accepte pas les résultats du 21 décembre et le droit légitime du peuple catalan à décider son futur.
Aujourd’hui plus que jamais c’est nécessaire que nous élevons notre voix pour éviter que nous revenions au temps de la dictature.
Ils l’appellent démocratie et c’en est pas
Le monsieur Rajoy, assailli par les protestations massives des retraité-es et par la grève générale féministe du 8 mars dernier, a d’énormes difficultés pour faire face au mécontentement croissant qui menace de se transformer en une nouvelle explosion sociale. C’est évident que le gouvernement du PP et l’appareil d’État ont décidé une fuite en avant pour museler tout un peuple.
Ils l’appellent démocratie, mais c’en est pas. C’est un scandale que les dirigeants du PP qui chantent avec fierté devant un défilé de légionnaires « je suis le fiancé de la mort », comme le porte-voix du gouvernement et ministre de l’Éducation Iñigo Méndez de Vigo, prétendent nous donner des leçons de démocratie. Eux, qui ne se cachent pas pour exalter les himnes et les symboles du franquisme, qui prétendent nous espagnoliser à coup sûr, qui ont conçu une nouvelle matière pour glorifier l’armée et la monarchie, ce sont eux qui supposément veillent à ce qu’on appelle « L’État de droit ». Non, ce n’est pas un « État de droit » sinon de droites, qui protège la corruption et qui est nostalgique de la dictature.
Le montage judiciaire conçu pour écraser la volonté démocratique exprimée dans le référendum du 1er octobre (qui a recueilli 2, 100 000 votes pour la république catalane, plus que ceux obtenus pour le Statut de la Catalogne dans le référendum de 2006), a été dénoncé par des dizaines de juristes et par la Commission des droits humains de l’ONU et Amnistie Internationale. Mais cette mascarade, alimentée par le même parti qui est sorti avec seulement 4 députés des élections du 21 décembre, forme une partie d’une attaque de bien plus grande ampleur, qui va bien plus loin que le mouvement indépendantiste. C’est une attaque contre les travailleurs, les travailleuses et la jeunesse, indépendantiste et non-indépendantiste, à l’intérieur et à l’extérieur de la Catalogne !
Les attaques à la liberté d’expression ont atteint un tel point qu’on emprisonne des jeunes et des syndicalistes comme Alfón o Andrés Bódalo, des rappeurs qui dénoncent la monarchie dans leurs chansons, comme le cas de Valtonyc ou Pablo Hasel, s’ont saisis des libres et des revues et sont censurées des œuvres d’art. Bien sûr, les agressions sauvages des fascistes restent impunies, de même que les abus des cadres corrompus du PP qui s’enrichissent les mains pleines, ou les membres de la famille royale comme Iñaki Urdangarín.
Ils ne vont pas nous tromper. Nous savons très bien qu’avec les mêmes arguments qu’aujourd’hui ils emprisonnent les dirigeants et dirigeantes indépendantistes on peut envoyer en prison ceux et celles qui organisent les grèves étudiantes, ceux et celles qui mobilisent les retraité-es, les organisatrices de la grève féministe, les activistes de la plate-forme des victimes du crédit hypothécaire et toute personne qui monte le ton pour dénoncer leurs coupures, leur corruption et leur autoritarisme. Nous ne pouvons pas le permettre !
Dans les rues pour la grève générale et étudiante le 26 avril !
La réponse immédiate de centaines de milliers de personnes citoyennes, travailleuses et jeunes après les derniers emprisonnements et la nouvelle vague répressive a été exemplaire. Malgré les brutales charges des policiers Mossos- qui s’additionnent à celles du 1er octobre de la police et de la Garde Civile qui a fait plus de 1200 blessé-es- toutes les mobilisations ont démontré une ferme décision pour défendre nos libertés et de ne pas céder un pas devant ceux qui veulent les supprimer.
Il demeure clair que nous n’allons pas obtenir la liberté et la démocratie dans aucun Parlement sous tutelle d’un État centralisateur qui continue à être dominé par des franquistes. Nous pouvons seulement les obtenir qu’avec la lutte, comme l’ont fait nos parents et grands-parents dans les années 1970 !
Depuis le Syndicat des Étudiants et Étudiantes nous le savons très bien. Nous ne voulons pas vivre baîllonné-es par ceux là qui nous coupent, nous volent et nous condamnent à la précarité et au chômage ! Nous voulons être libres ! Pour cela nous convoquons tous les étudiants et toutes les étudiantes de Catalogne à la grève générale étudiante le 26 avril prochain, à vider les salles de classe et à remplir massivement les rues en défense de la démocratie et de la liberté pour la jeunesse et pour le peuple catalan, pour la dérogation de l’article 155, pour la liberté de tous les gens emprisonnés politiquement et la fin des procès, pour la république du peuple et contre la criminalisation des idées et des mouvements sociaux. Nous appelons toutes les organisations enseignantes, de parents d’élèves et les compagnons et compagnes du SPEC à convoquer unitairement cette grève, parce que l’unité dans la lutte c’est la meilleure manière de défendre nos droits.
Le 26 avril, tous et toutes en grève et dans les manifestations !
Ils ne vont pas nous faire taire !
Traduction par Alternative socialiste de ¡La lucha es el unico camino! par Sindacato de Estudiantes