Nécessité du Centralisme Démocratique

Qui sont les détracteurs du centralisme démocratique ?

On retrouve en ce moment beaucoup de critiques vis-à-vis de ce que l’on nomme centralisme démocratique. Je dis bien que l’on nomme, car ces critiques ont pour défaut de définir une chose qui n’est pas le centralisme démocratique1. Le centralisme subissant ici des procédés analogues à la notion d’avant-garde. Cette critique est commune aux idéologues bourgeois2; aux bureaucrates syndicaux3 contrairement à ce que l’on pense; aux révisionnistes et bureaucrates ex-staliniens4 toujours contrairement à ce que l’on pense; et aux pseudo-anarchistes, les vrais anarchistes reconnaissant le principe du centralisme comme nous le verront. Pour nous, la confusion opérée (sciemment) consiste à confondre, à dessein, les conceptions bourgeoises du centralisme (reprise par les révisionnistes-opportunistes) et la conception stalinienne du centralisme démocratique. Mais d’abord, qu’est-ce que le centralisme démocratique ?

 

PARTIE I LES CONCEPTIONS DU CENTRALISME DÉMOCRATIQUE :

La conception bolchevik et léniniste du centralisme démocratique

La conception bolchevik et léniniste du centralisme démocratique est la suivante : Liberté de critique et unité d’action5.
(1) Premièrement, liberté totale de débat ; les militants de l’organisation ont le droit fondamental d’exprimer leur position à l’intérieur des réunions, congrès et autres instances du parti librement. (2) Deuxièmement, unité totale dans l’action ; les militants appliquent collectivement la même décision. Ainsi la propagande est permise à l’intérieur du parti pour pousser vers telle ou telle orientation. Toutes les décisions sont impérativement soumises au vote (l’application d’une tactique requiert la démocratie). Les votes sont effectués à majorité simple, et les propositions intègrent ainsi la ligne du parti. La ligne de parti est ensuite appliquée dans l’action. On ne peut entreprendre d’action contraire à la ligne du parti ce qui empêche les sabotages (par exemple, on ne peut saborder une grève lorsque celle-ci est votée). La propagande est ainsi divisée en deux. D’une part, la propagande à l’intérieur du parti est permise, pour les diverses tendances organisées, qui peuvent ainsi contribuer à la lutte de tendance (ou lutte de ligne) au sein du parti, et elle peut contredire la ligne générale en poussant une autre ligne. D’autre part, l’agitation et la propagande à l’extérieur du parti sont conforme à la ligne générale. Ainsi le parti effectue une action soudée et unitaire.

La conception bourgeoise et révisionniste6 du centralisme

Les détracteurs, du centralisme démocratique bolchevik-léniniste, confondent souvent le centralisme démocratique avec le centralisme bourgeois (repris par les révisionnistes). Écoutons la critique qu’en fait Lénine « Bernstein est tout simplement incapable de concevoir la possibilité d’un centralisme librement consenti, d’une libre union des communes en nation, d’une fusion volontaire des communes prolétarienne et vue de détruire la domination bourgeoise et la machine d’État bourgeoise. Comme tout philistin, Bernstein se représente le centralisme comme une chose qui ne peut être maintenue que d’en haut, par la bureaucratie et le militarisme. Comme s’il avait prévu la possibilité d’une déformation de sa doctrine, Marx souligne à dessin que c’est commettre sciemment un faux que d’accuser la Commune d’avoir voulu détruire l’unité de la nation et supprimer le pouvoir central. Marx emploi intentionnellement cette expression : « organiser l’unité de la nation », pour opposer le centralisme prolétarien conscient démocratique, au centralisme bourgeois, militaire bureaucratique ». On voit ici clairement que les accusations portées à l’encontre de Lénine, de vouloir instaurer un centralisme par en haut de manière bureaucratique et militarisée sont radicalement fausses7 puisque Lénine lui-même critique cette forme de centralisme. On voit que Lénine oppose une conception prolétarienne du centralisme (démocratique) à un centralisme bourgeois (bureaucratique et militarisé). La question n’est donc pas centralisation ou décentralisation, mais centralisation prolétarienne démocratique ou centralisation autocratique bourgeoise.

La conception stalinienne du centralisme « démocratique »

La conception de nos ennemis jurés les staliniens est la suivante : Unité théorique Unité tactique. Ici suppression de la Liberté de Critique8. Plus de liberté de parole, suppression des tendances, fermeture des organes du parti à tout point de vue dissident. Les ordres viennent d’en haut, on cherche à écraser toute velléité d’initiative de la base. Le parti devient monolithique, tout point de vue divergent devient une traîtrise. Toute politique doit être adoptée à l’unanimité, tous ceux qui ne le font pas sont des déviationnistes. Le parti devient sujet à des purges massives. Ici, tout débat est supprimé, le droit de faction est supprimé. On voit que les 2/3 au moins de la conception bolchevik ont été supprimés. Dorénavant, il n’est plus possible de faire un retour sur une politique adoptée par le passé, une fois une telle politique adoptée elle est adoptée pour de bon. Cette conception érige en dogme la théorie qui devient figée. Cette conception qui n’a rien à voir avec la définition de Lénine est utilisée par la bourgeoisie et par l’ultragauche, pour faire croire que c’est la position léniniste. Or ces individus se trouvent ainsi à être d’accord avec Staline et à partager la même conception que lui du centralisme démocratique. Ils sont donc en fait les idiots utiles de Staline.

La conception anarchiste du centralisme démocratique

Quoique cela ait de quoi, surprendre le centralisme démocratique est un principe reconnu par les anarchistes (anarchocommunistes et communistes libertaires). Les communistes libertaires se revendiquent du centralisme démocratique, mais sous une forme particulière. En effet en 1926, des anarchistes russes (Makhno, Archinov, Mett) entreprirent de synthétiser l’expérience de la révolution russe en s’inspirant des bolcheviks avec qui ils avaient combattu9, voici ce qu’ils disent :

« Les principes fondamentaux d’organisation d’une Union Générale des anarchistes devront être les suivants :
(1) L’unité théorique : La théorie représente la force qui dirige l’activité des personnes et des organisations par une voie définie et dans un but déterminé. Naturellement, elle doit être commune pour toutes les personnes et toutes les organisations adhérant à l’Union Générale. Toute l’activité de l’Union Générale anarchiste, aussi bien dans son caractère général que particulière doit être en concordance parfaite et constante avec les principes théoriques professés par l’Union.
(2) L’unité tactique ou méthode collective d’action : Les méthodes tactiques employées par les membres séparés ou les groupes de l’Union doivent être également unitaires, c’est-à-dire se trouver en concordance rigoureuse aussi bien entre elles qu’avec la théorie et la tactique générale de l’Union. Une ligne tactique commune dans le mouvement a une importance décisive pour l’existence de l’organisation et de tout le mouvement : elle le débarrasse de l’effet néfaste de plusieurs tactiques se neutralisant mutuellement, elle concentre toutes les forces du mouvement, leur fait prendre une direction commune aboutissant à un objectif déterminé. »10. On voit ici que les anarchistes reprennent la formule stalinienne d’Unité théorique Unité tactique. Ils sont en cela plus autoritaires que les bolcheviks. Mais cette pratique vise essentiellement à s’affirmer communiste libertaire (en opposition aux anarcho-individualistes et anarcho-syndicalistes), et à s’opposer à une synthèse informe et protéiforme de tous les anarchismes. En effet les anarchistes qui ne reconnaissent pas le centralisme démocratique ont un problème majeur  : personne n’a la même définition de l’anarchie. De plus, on se revendique de Proudhon, Bakounine, Kropotkine alors que Bakounine critiquait Proudhon, et que Kropotkine a critiqué Proudhon et Bakounine (La conquête du pain) pour leur fédéralisme (maintien du parlementarisme) et leur mutuellisme-collectivisme (maintien du salariat).

Qu’elle est la juste conception du centralisme démocratique ?

Nous pouvons donc conclure qu’à propos du centralisme démocratique que :

  • La bourgeoisie et les réactionnaires la dénoncent en l’amalgamant à sa version stalinienne tout en pratiquant le centralisme bourgeois
  • Il en va de même pour les sociaux-démocrates, les réformistes, les ex-staliniens
  • Les staliniens quant à eux pervertissent le sens du centralisme démocratique dans une conception partagée par les factions citées précédemment (et dont la formule est reprise par les anarchistes)
  • Les anarchistes, les vrais (les communistes libertaires, Victor Serge et autres) reconnaissent le principe du centralisme démocratique, même s’ils emploient sa formule plus autoritaire.
  • Les ultras gauchistes communistes « de gauche », « autonomes », « situationnistes »11 et autres pseudo-anarchistes, eux prônent un modèle dit décentralisé qui n’est qu’en fait qu’une centralisation antidémocratique.

Nous procéderons à la critique de cette ultragauche, mais avant il convient de définir la faction qui à la fois conserve le principe bolchevik du centralisme démocratique tel que conceptualisé par Lénine, à la fois contre les critiques de droite des bourgeois réactionnaires, contre les perversions opportunistes et staliniennes, et qui conserve un modèle centralisé contre une domination informelle décentralisée. Pour nous, il s’agit du Trotskysme, Trotsky dans son Cours nouveau (1924) synthétise l’expérience léniniste en plus de critiquer les perversions bureaucratiques staliniennes. Pour les trotskystes (bolcheviks-léninistes), le centralisme démocratique doit permettre au parti d’être un reflet fidèle des aspirations de la base prolétarienne. Cette soudure entre l’appareil et les militants doit être maintenue coûte que coûte au prix de la révolution. Et seuls les trotskystes sont aptes à la maintenir.

 

PARTIE II LES AVANTAGES DU CENTRALISME DÉMOCRATIQUE :

Les critiques jusqu’à présent formulées au centralisme démocratique ne sont pas marxistes, elles ne se fondent pas sur l’approche de la lutte des classes. Elles utilisent des termes comme Autorité (abstraite), Individu (abstrait), Corruption par le pouvoir, qui n’ont rien avoir avec le marxisme12. En cela, ce ne sont pas des analyses prolétariennes, car elles ne reposent pas sur les positions prolétariennes dans la théorie (à savoir sur l’analyse de la lutte des classes). Ces critiques n’analysent rien en termes de classes sociales, mais uniquement en termes d’Humains. Puisqu’elles n’utilisent pas les positions prolétariennes dans la théorie, ces critiques ne sont pas prolétariennes, mais bourgeoises et petites-bourgeoises. Souvenons-nous de la phrase de Lénine : opposer le centralisme prolétarien conscient démocratique, au centralisme bourgeois, militaire bureaucratique. Le centralisme démocratique serait donc prolétarien? En effet, il l’est ! Et nous le démontrerons. Si la lutte des classes est la position prolétarienne dans la théorie, le centralisme démocratique est la position prolétarienne dans la pratique. Il est la pratique prolétarienne vers laquelle nous prolétaires tendons spontanément dans nos luttes. La décentralisation, le fédéralisme ou l’horizontalisme prétendent séparer les pouvoirs entre plusieurs individus, notion bourgeoise13 et donc analyse bourgeoise14. La vraie analyse communiste et prolétarienne est celle de savoir entre les mains de quelle classe est le pouvoir. Lorsque le pouvoir ne se retrouve qu’aux mains des bourgeois fusent ils « de gauche » le pouvoir est centralisé entre les mains de la Bourgeoisie (classe sociale). Les bourgeois parasitent les organisations larges (féministes, écologiques, pacifiques, antiracistes), et centralisent tout le pouvoir entre leurs mains. Et ce en raison de trois avantages (1) L’éloquence (2) L’argent (3) Le temps15. Les bourgeois utilisent leur éloquence15 pour usurper la parole aux prolétaires, adresser tous les discours et rédiger tous les textes. L’argent, les bourgeois utilisent leurs propres capitaux pour mettre sur pied des actions militantes (ils réservent cependant leurs capitaux aux actions qui les intéressent et en privent les autres). Les bourgeois utilisent leur temps libre pour occuper plusieurs postes (voir un poste tout court), ayant plus d’heures à consacrer qu’un seul prolétaire (accablé par le travail), ils comptent comme plusieurs. Par ces moyens, les bourgeois et petits-bourgeois parasitent les organisations dépourvues de caractère ouvrier (prolétarien), seules les organisations exclusivement ouvrières (parti ouvrier, syndicats rouges) résistent. Les structures informelles fédéralistes, décentralisées, horizontales favorisent ce type de domination informelle qui n’est que la domination de classe effective au sein de la société, elles favorisent ces trois processus. Sous prétexte que ces structures sont plus « de gauche »16 (gauche droite antagonisme idéaliste ; bourgeoisie-prolétariat antagonisme matérialiste) elles sont appliquées pour offrir la domination bourgeoise. Seules les organisations se prévalent de l’Ouvriérisme peuvent se protéger contre ce parasitisme17, et le centralisme démocratique est pour cela une tâche nécessaire.

Action individuelle ou action collective ?

Lorsqu’on entreprend une action, une initiative doit être prise. On peut agir par initiative personnelle ou sur initiative collective. Le centralisme démocratique non seulement fait l’unité tactique, mais il cherche à la faire sur la base la plus large possible. Ici la méthode est marxiste puisqu’elle considère que ce sont les classes qui font l’Histoire et que ce sont les classes qui constituent les forces sociales. Les marxistes doivent donc agir par la classe, en tant que classe. Le centralisme démocratique permet concrètement d’agir en tant que classe en reflétant les intérêts de la classe. La base d’action c’est la classe. Les bourgeois et petits-bourgeois parasitaires ne connaîtront jamais l’expérience d’agir en tant que classe, car ils ne font pas partie du prolétariat. C’est pourquoi ils agissent en leurs noms. Ils agissent au nom du prolétariat (des prolétaires) et non pas en tant que prolétariat comme prolétaires. D’où les défauts petits-bourgeois que sont l’aventurisme et le terrorisme18. L’aventurisme est ce qui consiste à courir l’aventure, à être là pour vivre l’aventure, à la recherche de périple, indépendamment de toute considération pour les masses. Ici, on agit par pure initiative individuelle, il n’y a plus d’initiative collective donc plus d’action collective, que des actions individuelles. Le terroriste ne demande pas l’avis des masses avant d’agir il agit en son nom19. Le terrorisme est un opportunisme, il ajourne indéfiniment la révolution à un moment jugé plus opportun. Il néglige le rôle essentiel de l’agitation et de la propagande auprès des masses, il se refuse à mener les luttes concrètes du prolétariat avec les prolétaires, il néglige le regroupement du prolétariat, la constitution d’organisation de classe révolutionnaire. C’est une approche qui n’est pas marxiste, car elle ne mise pas sur l’action de la classe, mais sur l’action d’une minorité illuminée. Non plus sur les luttes de classe du prolétariat, mais sur les luttes armées terroristes. Le terrorisme et l’aventurisme ont une conception spontanéiste de la révolution selon laquelle la révolution surviendra instantanément, et ces pourquoi ils négligent ces tâches. Seuls les bourgeois peuvent avoir une conception spontanéiste de la révolution, car la révolution prolétarienne peut survenir spontanément20 sans l’action des personnes concernées, c’est-à-dire sans l’action des bourgeois, car l’insurrection est prolétarienne. Or la révolution prolétarienne, si elle peut survenir sans leurs actions (eux, les bourgeois), elle ne peut survenir sans notre action à nous, les prolétaires. L’action individuelle favorise la bourgeoise parce que les prolétaires ont besoin de se regrouper ensemble collectivement pour lutter et agir. Sans cela pas de créations d’organisations de classe. Or les bourgeois n’en ont que faire, ils peuvent faire relayer leurs discours par la presse, ils n’ont pas besoin de souscriptions ou de cotisations collectives, étant déjà eux-mêmes riches. Ils n’ont pas besoin d’une répartition des tâches dans un temps imparti, disposant de tout le temps qu’il leur faut. Ils conservent ainsi pour eux leur moyen au lieu de les partager. Ajoutons qu’une action menée sans légitimité du prolétariat n’est pas légitime aux yeux du prolétariat. L’action individuelle ne peut être que l’action bourgeoise et petite-bourgeoise soit l’action réactionnaire en ce que les lubies aventuristes entravent le développement de la lutte de classe. En supprimant ces pratiques, le prolétariat supprime l’action petite (et grande) bourgeoise, il supprime une action réactionnaire. Il la supprime par le centralisme démocratique.

Action unitaire ou diversité des tactiques ?

La fameuse diversité des tactiques. Elle sert généralement d’artifice lorsque les réunions piétinent au niveau de l’éternel remue-méninges. Sous prétexte d’un motif idéologique d’une pureté inouïe, on se dédouane de ne planifier aucune action. C’est typiquement le problème de ceux qui ne savent pas passer de la théorie à la pratique21. Cette théorie est une grossière imposture. Cette théorie est aussi affligée d’une contradiction flagrante : diverses tactiques s’annulent entre elles. On ne peut pas militer et pour la guerre et pour la paix. Exemple simple. Mais on ne peut pas non plus d’une part pratiquer le syndicalisme de combat, user d’une pluralité de moyen de pression, pendant qu’un autre applique une tactique de concertation, de compromis et de négociation. On ne peut pas avoir à la fois une personne qui organise un meeting, une personne qui organise une manifestation, une personne qui fait du matériel de publication, une personne qui fabrique des cocktails Molotov, une personne qui rencontre l’ennemi, le tout en même temps à la même heure à la même date. Ce n’est pas que nous ne soyons pas pour une pluralité des tactiques22, au contraire soyez sérieux ! Lénine lui-même le reconnait23. Seulement il faut appliquer une tactique unitaire. Grandes manifestations unitaires, congrès unitaire, révolution unitaire ! Il s’agit de débattre librement afin de trouver la meilleure tactique et de l’appliquer. S’il y a une meilleure tactique pourquoi refuser de l’appliquer. Si en effets (revoir la note 22.) ce moyen s’adonne à être la Grève Générale Expropriatrice, alors tous se doivent d’appliquer la grève générale expropriatrice comme tactique une et commune (unitaire). C’est-à-dire que tous ensemble nous devons faire la grève et tous ensemble exproprier les patrons. Ces tâches ne peuvent être accomplies qu’avec l’union des efforts du plus grand nombre possible, sur la base la plus large possible, après discussions libres où tous se mettent d’accord sur la meilleure tactique à accomplir. Cela, seul le centralisme démocratique peut le faire. Il en va de la révolution. La diversité des tactiques entraîne diverses tactiques à s’annuler. Lorsqu’on la combine avec l’action individuelle elle est la garantie de ne recevoir aucun soutien de son organisation centrale (pour peu qu’elle existe) dans quelque action que ce soit. C’est une théorie spontanéiste en ce que le comité central qui la pratique lance une liste d’action possible, en espérant que ces possibilités se concrétisent spontanément (on en conviendra c’est suicidaire comme politique). La diversité des tactiques est bourgeoise, car dans cette diversité de tactique seules les tactiques amenées et suggérées par les bourgeois seront validées. Elle est aussi bourgeoise en ce que, elle correspond parfaitement au type de militantisme en dilettante que pratiquent les petits bourgeois, en gros « je fais ce que je veux quand je veux, je ne fais que ce qui m’intéresse ». Mais le mouvement réel et spontané du prolétariat ne nous laisse pas le choix, les actions surviennent ainsi. On ne peut pas ne pas vouloir aller manifester le 1er Mai, le 1er Mai. C’est absurde ! C’est en cela que certaines actions sont nécessaires.

Action nécessaire ou action contingente ?

Ultimement certaines actions unitaires sont nécessaires dans le cadre de la lutte du prolétariat et ultimement dans la révolution. Si l’on fait la révolution dans une ville et qu’il y a 20 casernes à prendre, on ne peut pas espérer que les vingt casernes soient attaquées systématiquement, avec les troupes appropriées de manière spontanée. Ici une action est nécessaire s’emparer des 20 casernes. Elle exige une coordination, donc une centralisation des décisions. Il doit donc y avoir concertation, en cela la centralisation est donc démocratique. Plusieurs autres exemples d’actions sont nécessaires, déjà parce qu’on ne peut décider de la marche que nous imprègne notre mouvement, le mouvement prolétarien. Et d’autre part parce que sans elle la révolution est impossible. Peut-il y avoir une révolution sans implications des militants révolutionnaires dans les syndicats ? Peut-il y avoir une révolution sans organisations révolutionnaires ? Peut-il y avoir une révolution sans armement de la seule classe révolutionnaire ? Une action contingente au contraire signifie une action aléatoire. On ne peut pas faire la révolution en se fiant au hasard, les révolutions ne se font pas sur un coup de dé. Les situations révolutionnaires et prérévolutionnaires déterminent pour nous le moment de l’action. Dans de tels moments, une direction révolutionnaire est nécessaire. Il faut une coordination de la révolution. Ce n’est pas l’abandon du pouvoir à une direction, mais de confier un pouvoir (et non pas Le Pouvoir abstrait) à un groupe pour effectuer une tâche. Or ce groupe doit être révolutionnaire. Ce pouvoir n’est pas donné, mais confié, Le Pouvoir reste entre les mains du prolétariat qui confie un pouvoir révocable à tout moment. Pour cela il astreint la direction à des mandats impératifs qui ne peuvent être détournés. Il procède ainsi à l’élection d’une direction révolutionnaire dont il n’est pas aux ordres, mais qui est bien au contraire sous les ordres du prolétariat, à son service. Comment pourrait-il en être autrement, nier que ce soit les classes qui dominent c’est nier le marxisme24. Au lieu de chercher à abolir abstraitement la démocratie, il s’agit de proposer des alternatives concrètes pour perfectionner la démocratie et le contrôle de la classe sur ses représentants (mandats impératifs, révocabilité des élus, élections de tous les responsables, commissions de contrôle, salaires ouvriers). C’est par cette progression réelle que l’État finira par s’éteindre. Sinon nous en resterons à proposer des abstractions comme Bakounine et ces « regroupements libres de libre association » (ça ne veut rien dire)25. Ainsi la véritable démocratie consiste en une plus grande liberté pour le prolétariat ainsi qu’en la suppression de toute liberté pour les autres classes exploiteuses. En cela, la dictature du prolétariat est la prochaine étape dans la période de transition vers l’extinction de l’État et des classes sociales : Le communisme.

 

EN GUISE DE CONCLUSION

Nous espérons avoir exposé ici à la fois une démystification du centralisme démocratique, et une illustration de sa nécessité pour le prolétariat. Nous espérons montrer en quoi il repose sur les positions théoriques prolétariennes, la théorie marxiste du socialisme scientifique. Et nous voulons aussi montrer en quoi il correspond à la pratique prolétarienne, en laquelle il est une nécessité pour la lutte de classe à mort du prolétariat contre la bourgeoisie. Nous voulions montrer en quoi les structures informelles favorisent l’action d’éléments petits-bourgeois au détriment de l’action prolétarienne, que seul le centralisme démocratique est apte à contrer.

Démocratie, cela signifie pouvoir du peuple. La question n’est pas de savoir comment est organisé le pouvoir indépendamment des classes sociales et de la lutte des classes, mais de savoir à qui appartient le pouvoir. À quelle classe sociale le pouvoir appartient-il ? L’appareil d’État n’est toujours en somme que l’appareil d’oppression d’une classe sur une autre. Il n’est jamais neutre26. Le pouvoir politique n’est que la superstructure politique crée par la classe dominante au moyen de son pouvoir économique afin de légitimer ce dernier. La démocratie ce n’est pas une manière abstraite de structurer le pouvoir ou une forme abstraite de gouvernement. La démocratie c’est de structurer le pouvoir de manière à le donner au peuple, c’est à dire au prolétariat. Ce qui veut dire centraliser le pouvoir entre les mains d’une seule classe, et non pas concentrer le pouvoir entre les mains d’un seul individu. Centraliser et concentrer ce n’est pas la même chose. Cette forme de pouvoir qui centralise le pouvoir entre les mains du prolétariat, c’est la dictature du prolétariat dans la société et le centralisme démocratique dans le parti.

Nous croyons que le centralisme démocratique est l’expérience la plus complète est la plus libre de la démocratie que puissent faire les prolétaires. C’est pourquoi les militants d’Alternative Socialiste, dans la tradition de la conception bolchevik et léniniste du centralisme démocratique, mettent le centralisme démocratique au cœur de sa théorie et de ses pratiques. Nous cherchons à faire la promotion du centralisme démocratique au sein de toutes les instances auxquelles nous militons, contre les perversions bourgeoises et staliniennes et contre ses détracteurs qu’ils soient réellement de droite ou faussement de gauche, mais dans tous les cas bourgeois. Seul le trotskysme applique réellement les conceptions révolutionnaires du centralisme démocratique.

 

CAMARADES, ENSEMBLE MILITONS POUR LE CENTRALISME DÉMOCRATIQUE, C’EST LA MÉTHODE RÉELLEMENT DÉMOCRATIQUE VERS LA RÉVOLUTION ! 

CAMARADE, JOIGNEZ LA LUTTE DE CLASSE !

DEVENEZ COMMUNISTE !

REJOIGNEZ ALTERNATIVE SOCIALISTE !

 

ASC

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Notes:

1 C’est une position classique pour réfuter le marxisme, comme disent les détracteurs du marxisme. Car, les détracteurs du marxisme, ne critiquent jamais le marxisme, toujours ils le réfutent, c’est-à-dire qu’ils cherchent à montrer que Marx a tout faux, et donc que le marxisme est caduc, et donc qu’il ne faut plus se servir du marxisme, c’est-à-dire que le prolétariat devrait se priver de la seule théorie scientifique révolutionnaire et socialiste du communisme. Ces gens procèdent en somme au désarmement (théorique) du prolétariat. Voici comment l’on procède, on attribue faussement une caractéristique au marxisme (par exemple, le marxisme est une prophétie nous dit la bourgeoisie de droite, une téléologie nous dit la petite bourgeoisie soi-disant de «gauche», qui cherche désespérément à se distinguer de la masse par l’emploi de terme « philosophique » pédant, mais dont la critique ne se distingue en rien du vulgaire libéralisme bourgeois, de la bourgeoisie de droite. On réfute cette caractéristique (faussement marxiste, que Marx aurait d’ailleurs lui-même critiqué), puis on énonce qu’on a réfuté le grand Marx, et donc que le mouvement révolutionnaire ne doit plus s’emparer des armes théoriques mises à sa disposition. En cela nos détracteurs tombent dans deux catégories ; la bourgeoisie de droite (quel pléonasme) qui voudrait voir le prolétariat courir désarmé; et les petits-bourgeois soi-disant de «gauche» ou «révolutionnaire» qui propose de nouvelles voies, en somme une contrefaçon frelatée du marxisme de leur propre cru (artifice grossier, derrière lequel se cache le grossier intérêt matériel et pécuniaire de nous vendre des livres, leur théorie constituant surtout le fonds de commerce de ces idéologues de pacotille). Par exemple, le marxisme est une prophétie, celle du renversement de la bourgeoisie par le prolétariat, or cette prophétie ne s’est pas réalisée donc le marxisme est faux. Il est intéressant que cette pratique soit commune aux réactionnaires bourgeois, autant qu’aux authentiques révisionnistes (Bernstein). Autre exemple, le marxisme est Étatique (affirmation grossièrement fausse : tant que l’État existe, il n’y a pas de liberté. Quand il y aura la liberté, il n’y aura plus d’État, nous dit Lénine dans l’État et la Révolution), on réfute cet étatisme (réfuté par Marx et Engels eux-mêmes, dans l’Idéologie allemande, Le Manifeste du Parti communiste, le 18 Brumaire, la Guerre civile en France, Socialisme scientifique et socialisme utopique, l’Anti-Dühring, l’Origine de la famille de la propriété privée et de l’État, dans les critiques des programmes du Gotha et d’Erfurt, j’en passe, mais j’espère que cette liste contribue à illustrer l’ampleur de la forfaiture que constitue une telle critique), et alors on estime avoir réfuté le communisme (réfutation, qui il est intéressant de le noter, n’intervient que sur le plan théorique de la théorie pure, sans se soucier de la pratique). Ce mensonge éhonté que constitue ce procédé grossier est la technique favorite des anarchistes (Bakounine en tête).

2 On peut penser au tandem Nicolas Werth-Stéphane Courtois, pour ne citer qu’eux. Mais aussi tous les philosophies, historiens, etc., dits «anti»-totalitaire.

3 Gérald Larose, ex-président de la CSN (donc de la très haute bureaucratie concrète) en fait une critique : https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/dessine-moi-un-dimanche/segments/entrevue/27063/capital-marx-gerald-larose-classique. Il nous explique notamment que Marx se reconnaîtrait dans la social-démocratie (!?!), que Keynes est un héritier de Marx (!!!). 11:08 « Quand on réduit la démocratie au centralisme démocratique c’est inacceptable ».

4 Non pas exactement les révisionnistes bernsteiniens de la social-démocratie des années 1890-1910, mais les révisionnistes staliniens ou eurocommunistes des années 1960-1990. Ainsi Marchais déclare : « Quel type d’organisation répond-il à ce qu’attendent d’un tel parti ces hommes et ces femmes d’aujourd’hui ? Ne tournons pas autour du pot : je ne pense pas que la réponse à cette question puisse être le centralisme démocratique… Je ne confonds pas cette notion avec sa dénaturation stalinienne, qui nous a atteints durant toute une période et que nous avons extirpée de notre fonctionnement. Je la prends pour ce qu’elle est : un principe qui me semble correspondre à une conception du combat révolutionnaire que nous avons dépassée. » XXIXe congrès du PCF.

5 Cette conception est énoncée pour la première fois dans un article du même nom, paru en 1906. Lénine Œuvres complètes t. X pp. 265-467. Nous mettons aussi un lien : https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1906/05/vil19060520.htm#sdfootnote1sym .

6 Le révisionnisme est la perversion opportunisme du marxisme survenu vers 1890. Elle a pour figure proéminente Édouard Bernstein (membre du SPD) et son livre Les prémisses du socialisme et les tâches de la sociale démocratie. Les révisionnistes voulaient réviser le marxisme. Ils niaient la possibilité de sortir du capitalisme et de la révolution (dès lors, on devait se contenter d’améliorations économiques des conditions de vie), voulaient remplacer la révolution par des réformes, voulaient soutenir l’effort de guerre en cas de conflit, soutenaient le colonialisme (en ce qu’il apportait la prospérité aux ouvriers des pays colonisateurs), et voulaient remplacer la dialectique et le matérialisme par le positivisme ou le néo-kantisme.

7 Ce qui prouve soit la malhonnêteté soit l’ignorance totales de nos détracteurs, qui parlent à travers leur chapeau, en bons philistins, de ce qu’ils ne connaissent pas.

8 À ne pas confondre avec la liberté de critique dont parle Lénine dans Que Faire ? (1902). À savoir le grossier artifice qui consiste à critiquer les positions révolutionnaires de Marx pour lui substituer des thèses révisionnistes (comme la collaboration de classe), à la manière de Millerand et Bernstein.

9 Jusqu’à ce que leurs armées ne finissent plus que par se décomposer au point de n’être plus qu’une bande de bandit et de pillards, ce qui contraint malheureusement les bolcheviks à supprimer leur armée.

10 http://www.nestormakhno.info/french/platform/org_plat.htm. On retrouve d’autres exemples de ce principe plus proche d’ici, par exemple l’Union Communiste Libertaire (UCL-Cause Commune), reconnaît ce principe dans sa constitution :« 1.1 Unité théorique et tactique : Pour être efficace, l’action demande à tendre au maximum vers une unité théorique et tactique. Au plan théorique, l’UCL s’identifie aux principes communistes libertaires et s’appuie sur les bases théoriques de cette tradition particulière. Au plan tactique, l’UCL préconise l’implication dans les luttes sociales dans une perspective de radicalisation des mouvements sociaux et de construction de contre-pouvoirs. Ainsi, les membres s’engagent à respecter les principes d’unité théorique et tactique de l’organisation. Quoique le Manifeste de l’Union communiste libertaire constitue nos bases théoriques et tactiques, celles-ci doivent être en continuel développement et non pas être considérées comme des dogmes inébranlables. » https://www.causecommune.net/presentation/constitution.html.

11 Il est intéressant de noter que les pseudo-situationnistes de nos jours (que l’on reconnaît à l’emploi du mot spectaculaire), vont complètement à l’encontre de la pensée de Debord, dont ils ne sont que des épigones révisionnistes, en adoptant une structure décentralisée-horizontale-informelle : « Les anarchistes, qui se distinguent explicitement du mouvement ouvrier par leur conviction idéologique, vont reproduire entre eux cette séparation des compétences, en fournissant un terrain favorable à la domination informelle, sur toute organisation anarchiste, des propagandistes et défenseurs de leur propre idéologie, spécialistes d’autant plus médiocres en règle générales que leur activité intellectuelle se propose principalement la répétition de quelques vérités définitives. Le respect idéologique de l’unanimité dans la décision a favorisé plutôt l’autorité incontrôlée, dans l’Organisation même, de spécialiste de la liberté ; et l’anarchisme révolutionnaire attend du peuple le même genre d’unanimité, obtenue par les mêmes moyens. Par ailleurs, le refus de considérer l’opposition des conditions entre une minorité groupée dans la lutte actuelle et la société des individus libres, a nourri une permanente séparation des anarchistes dans le moment de la décision commune, comme le montre l’exemple d’une infinité d’insurrections anarchistes en Espagne, limitées et écrasée sur le plan local. » La Société du Spectacle- Thèse 93. C’est peu dire que Debord n’aime pas les anarchistes.

12 Ces notions ont en revanche un sens dans le libéralisme et l’humanisme bourgeois.

13 « La société n’est pas composée d’individus. » disait Marx (Grundrisse)

14 Il est intéressant de noter que nos « gauchistes » nous ressortent mot pour mot l’approche réductionniste de la bourgeoisie et de l’Économie politique qui veut que l’intérêt général résulte de l’intérêt particulier. Au contraire l’approche holistique de Marx nous énonce « Ce n’est pas la conscience qui détermine l’existence, mais l’existence qui détermine la conscience » (Marx et Engels, L’Idéologie allemande, Éditions sociales, p.78). Rien d’étonnant à ce que nos « gauchistes » répandent une analyse bourgeoise ; Ils sont des bourgeois !

15 Il ne s’agit pas ici d’éloquence au sens ou une personne serait touchante, éloquente en ce qu’elle communiquerait bien et sincèrement, en ce qu’elle dirait ce que les autres ont sur le cœur. Mais de la maîtrise oratoire et littéraire de la langue telle que pratiquée par la bourgeoisie. Un accent de classe (voir la sociolinguistique), légitimé par une violence symbolique, comme parler légitime.

16 À noter que nos « gauchistes » rejoignent en fait sur ce point Jean-Luc Mélenchon, qui est beaucoup plus à droite que les bolcheviks-léninistes. Homme qui n’a jamais été élu et dont le programme n’est pas dû au résultat de nombreux congrès, mais à une pensée unique, éclose dans son propre cerveau, comme disait Bakounine que les anarchistes n’ont pas le monopole de citer (et que les pseudo-anarchistes et autres ultras gauchistes citent sans avoir lu). Eh bien, là-dessus les ultras gauchistes et « anarchistes » se prétendant plus à gauche, sont en fait plus à droite, mais surtout non pas plus bourgeois, mais bourgeois tout court !

17 Protection certaine, totale et absolue. L’Ouvriérisme réduit à zéro les chances de parasitisme bourgeois ou petit bourgeois.

18 La Narodnaïa Volia (La Volonté du Peuple, groupe terroriste anarchiste) tua le Tsar au nom du Peuple, et pas avec le Peuple.

19 Il est à noter que les ultras gauchistes et anarchistes n’ont aucune méthode, aucun concept pour critiquer ces dérives dans leurs théories. Du coup, ils doivent emprunter à l’idéologie bourgeoise. Et ils tombent ainsi dans des écueils pacifistes, humanistes, libéraux et autres.

20 Il est clair que nous parlons ici de spontanéisme au sens d’une croyance (d’un culte) en une révolution qui surviendrait automatiquement, sans effort préalable. Le spontanéisme en tant que doctrine selon laquelle l’ouvrier acquiert spontanément la conscience de classe révolutionnaire (et non pas fait spontanément la révolution triomphante), est clairement la doctrine marxiste, et la position théorique et pratique prolétarienne. Sa critique au nom de l’élément conscient par Kautsky est complètement révisionniste. Cette doctrine voudrait tout simplement que la conscience de classe du prolétariat lui provienne d’en dehors du prolétariat, des intellectuels petits-bourgeois. Or cette théorie, est tout simplement contradictoire, car si les ouvriers ne parviennent pas à s’émanciper et à autoacquérir la conscience de classe socialiste par la lutte. Comment les intellectuels bourgeois s’émancipent-ils de l’idéologie bourgeoise d’autant que (1) c’est leur idéologie d’origine (2) ils y ont un intérêt objectif (3) ils n’ont ni lutte ni conditions qui développent chez eux cette conscience. Nos ultras gauchistes et anarchistes accusent Lénine de souscrire à cette théorie, mais c’était uniquement pour critiquer la première définition du spontanéisme qu’il le fit (lorsque les futurs menchéviks se contentaient de se croiser les bras en attendant la révolution). Nos ultras gauchistes sont en plus malhonnêtes, car ils ne prennent pas en compte l’histoire, Lénine changea d’opinion devant la révolution spontanée de 1905 (tous les textes l’attestent), il critiqua par la suite violemment Kautsky. Lénine est aussi l’un des plus grands théoriciens du spontanéisme par sa thèse développée en 1915 des situations révolutionnaires et prérévolutionnaires (auxquelles le parti révolutionnaire doit se tenir prêt). Non seulement les ultras gauchistes ne tiennent-ils pas compte de la Vérité ils ne tiennent pas compte de l’histoire. Il est clair à tout le monde que l’on doit juger un homme d’après les conceptions qu’il a tenu sa vie durant, et non pas par des théories qu’il a lui-même reniées. En cela les ultras gauchistes renient le matérialisme historique, ils ne sont pas marxistes, et en cela ils ne tiennent pas les positions prolétariennes dans la théorie, mais les positions bourgeoises. Pire leur conception du Léninisme valide et s’accorde parfaitement avec la perversion de Staline, dont ils sont les idiots utiles. C’est par leur domination informelle qu’ils poussent les prolétaires dans les bras des structures et appareils staliniens réellement autoritaires et autocratiques.

21 Les intellectuels petits-bourgeois.

22 À ce titre, les bolcheviks ont plus de ressources que les anarcho-syndicalistes qui ne font que nous ressortir toujours leur même vieille litanie : Grève sauvage ! Cela traduit plutôt une pauvreté d’esprit et un manque total de créativité, là où la diversité des tactiques traduisait l’incapacité à passer de la théorie à la pratique (ce qui est aussi le cas des anarcho-syndicalistes qui ont bien du mal à concrétiser leur Grève sauvage !). Si seulement c’était vrai, car dans les faits leur dogmatisme les empêche surtout d’embrasser un nombre considérable de luttes du prolétariat (lesquelles ? en somme toutes les luttes sauf les luttes économiques), et donc de grouper ces prolétaires, notamment leur refus des luttes politiques et théoriques.

23 Et mieux l’applique.

24 Sous le capitalisme où la classe bourgeoise est dominante ce n’est pas tel ou tel individu qui astreint la bourgeoisie, mais la bourgeoisie tout entière qui domine (astreignant par là même ses délégués). La direction ne se retourne pas subitement contre la bourgeoise, contre les intérêts de la bourgeoisie, sinon elle risquerait de le payer cher. Sous la dictature du prolétariat ou le prolétariat est la classe dominante, c’est le prolétariat qui contrôle la direction c’est lui qui la choisi et la révoque quand il veut.

25 Mandats impératifs, révocabilité des élus, élections de tous les responsables, commissions de contrôle, salaires ouvriers. Tout cela veut dire quelque chose. Surtout pour le prolétariat.

26 Ces mystifications proviennent de la petite bourgeoisie en tant que classe non-directement réprimée par l’appareil d’État. Elle veut voir dans l’État non pas un appareil de domination de classe, mais un appareil de conciliation de classe. Or l’État ne peut concilier les intérêts de classes car ils sont inconciliables. Les intérêts du Travail et du Capital sont irréconciliables. Le Travail cherche à s’émanciper du Capital, alors que le Capital cherche à subordonner le Travail. Aussi si l’État est un appareil de conciliation des intérêts de classes, comment ces messieurs expliquent-ils les juntes militaires et les dictatures carnassières qui ne représente que le seul intérêt de classe de la bourgeoisie. Quelle forme de conciliation de tels États pratiquent-ils.

2 Commentaires sur “Nécessité du Centralisme Démocratique

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    André Doucet says:

    La question du centralisme démocratique dans le sens Léninisme n’est pas une théorie c’est le mode d’organisation privilégié d’un PARTI COMMUNISTE point à la ligne. Ce mode d’organisation n’est pas prôné par les marxismes pour les organisations de masses ou pour l’État prolétarien. Lénine a mis tous ces énergies pour la renaissance de la démocratie prolétarienne des soviets en URSS malgré une situation désespéré.
    Nous intervenons dans les mouvements de masses pour qu’ils puissent être le plus large et plus démocratique possible et l’organisation la plus adapté la plus efficace possible pour les luttes et les tâches à accomplir.

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      Étudiant·e·s socialistes says:

      Le centralisme démocratique est une question de pratique et d’organisation, comme le souligne bien l’article. Mais son interprétation, elle, est sujette à une lutte théorique, contre la déformation opportuniste que peuvent en donner les révisionnistes-opportunistes ou les staliniens. Refuser de lutter sur un plan théorique contre l’interprétation des pseudo-marxistes que sont les staliniens ou les révisionnistes-opportunistes c’est leur laisser le champ libre. C’est aussi laisser le champ libre à l’ultra-gauche pour nous faire un procès d’intention en autoritarisme aux marxistes et aux communistes, le tout dans l’unique but de faire valider leur tactiques dites « horizontales » et « décentralisées », qui sont comme nous l’avons expliqué autant de variante organisationnelle pour renforcer la domination de classe informelle des parasites petit-bourgeois au détriment du pouvoir du prolétariat. Pour lutter contre ces deux tendances, contre les détracteurs du centralisme démocratique et contre ses fossoyeurs « Il est grand temps que les communistes exposent ouvertement à la face du monde entier , leurs conceptions, leurs buts et leurs tendances et qu’ils s’opposent aux fables du spectre communiste » pour paraphraser Marx et Engels.
      Le centralisme démocratique authentique, c’est justement le renforcement de la démocratie prolétarienne aux détriment de l’horizontalisme-décentralisé de l’ultra-gauche qui renforce la petite bourgeoisie, du centralisme autoritaire des révisionnistes-opportunistes qui renforce la bourgeoisie et de la parodie stalinienne du centralisme démocratique qui renforce le pouvoir de la bureaucratie, et ou les décisions sont prises appliquées de haut en bas au lieu de de bas en haut.
      La démocratie ce n’est pas une démocratie abstraite. Cela signifie le pouvoir au peuple. Est démocratique la méthode d’organisation qui rend le pouvoir au peuple. Pour nous il s’agit de la dictature du prolétariat pour la société (sous la forme du Commune des soviets), et du centralisme démocratique pour les organisations. Refuser que les mouvement de masse se basent sur le centralisme démocratique, c’est justement refuser qu’elle soient démocratique, c’est laisser le pouvoir à une autre classe au sein de ces mouvements. Pour nous il n’est pas question, en tant que mouvement prolétarien, de laisser le pouvoir à une autre classe que le prolétariat, que ce soit dans la société où dans une organisation. Pour nous il n’est pas non plus question de partager le pouvoir avec une autre classe au sein d’une organisation de masse, car les intérêts du prolétariat et de la bourgeoisie sont irréconciliable, et parce qu’il s’agit de collaboration de classe.
      Si les organisations de masse ne sont pas fondée sur le centralisme démocratique, sur quoi le sont-elle? Sur le modèle horizontaliste-décentralisé, sur le centralisme autoritaire, ou sur la parodie stalinienne du centralisme démocratique. La démocratie directe (élection et révocabilité de tout les responsable, salaire ouvrier ou bénévolat, et mandats impératifs) est tout à fait compatible avec le centralisme démocratique, c’est d’ailleurs pourquoi ces éléments sont mentionnés au point 25. Tout ces éléments se basse d’ailleurs sur l’analyse faite par Marx de la Commune, puis reprise par Lénine. Mais démocratie directe, et centralisme démocratique doivent aussi se combiner avec ouvriérisme, pour que l’organisation donne réellement le pouvoir au prolétariat en son sein.
      On ne peut pas fustiger le centralisme démocratique comme méthode d’organisation sans proposer d’alternative ou de solution, critiquer sans proposer de solution c’est tout simplement la méthode des gauchistes et de opportunistes, elle ouvre la porte à tout nos ennemis et surtout au parasitisme des organisation de masse par la bourgeoise et la petite bourgeoise, grâce à des modes d’organisation qui favorisent leur domination informelle.
      Oui à des organisations de masse, à des organisations de masse de la classe ouvrière !
      Au sein de ces organisations, le pouvoir doit être garantit à la base et à la majorité ouvrière, il peut l’être à travers le centralisme démocratique.

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