Expulsions politiques à l’UQAM: une menace pour la cogestion!

Les évènements survenus à l’UQAM au cours des dernières semaines rappellent les méthodes managériales et autoritaires utilisées par le rectorat pour régler les conflits avec ses opposant-es.

L’objectif politique de l’injonction contre les levées de cours obtenue par l’administration de l’UQAM était de briser la grève en s’en prenant directement au pouvoir de grève des associations étudiantes. L’un des buts derrière les menaces d’expulsion pesant sur neuf militant-es est tout aussi politique : celui de court-circuiter et d’affaiblir la cogestion universitaire à l’UQAM, mode d’organisation unique au Québec et obtenue de chaude lutte.

L’UQAM musèle la voix des étudiant-es sur ses instances
Les étudiant-es visé-es par les expulsions ont directement été convoqués devant le Comité exécutif de l’UQAM plutôt qu’au Comité d’intervention supposé être la première instance (Politique nº25). Les étudiant-es convoqué-es n’ont pas eu de délai raisonnable pour préparer leur défense. Les dossiers de preuves ne leur seront divulgués que lors de leur comparution.

L’administration a d’abord convoqué la représentante étudiante sur le Conseil d’administration et le Comité exécutif de l’UQAM, Justine Boulanger, afin de s’assurer qu’elle ne puisse pas siéger et exercer son droit de vote dans le dossier.

L’administration a ensuite fermé le dossier de l’autre représentant étudiant sur le CA, René Delvaux, privant cette instance de toute voix étudiante.

La cogestion, un acquis à défendre!
Il est primordial de défendre la cogestion universitaire, revendication historique du mouvement étudiant, pour renforcer le pouvoir de la communauté uqamienne sur sa propre institution. Les professeur-es, chargé-es de cours, étudiant-es et employé-es ont une expertise spécifique. Leur présence sur les différents comités assure que les décisions prises concernant la recherche, l’administration ou l’aspect pédagogique les représentent réellement.

En renvoyant des étudiant-es impliqué-es sur des instances paritaires, le rectorat a le champ libre pour prendre des décisions dans son intérêt plutôt que dans celui des étudiant-es, des employé-es et du corps enseignant de l’UQAM.

Dès la création d’Étudiant-es socialistes UQAM en 2012, une résolution à l’égard de la cogestion universitaire et de la gratuité scolaire est prise:

Extrait de la plate-forme d’Étudiant-es socialistes UQAM
1) ES-UQAM croit en la gratuité scolaire et à la cogestion des universités, c’est-à-dire que ceux et celles qui animent l’université (corps enseignant, étudiant-es, travailleur-euses) devraient être majoritaires sur les instances décisionnelles de l’université.

En ce sens, ES-UQAM vous invite à adopter en assemblée générale modulaire et facultaire des résolutions visant à lutter pour conserver nos acquis cogestionaires et réaliser de nouveaux gains.

  • Non aux expulsions politiques, présentes et à venir!
  • Pour la démission du vice-recteur à la Vie universitaire, Marc Turgeon!
  • Pour des élections démocratiques des représentant-e-s étudiant-es!
  • Pour une présence étudiante sur toutes les instances décisionnelles de l’UQAM!
    Pour la cogestion des universités!

Qu’est-ce que la cogestion à l’UQAM?
Dès la création de l’UQAM, sa communauté a créé des comités paritaires dans une optique de collégialité afin de mettre en œuvre différentes formes de cogestion. Cet héritage cogestionnaire permet aujourd’hui à des représentant-es dûment élu-es de siéger sur différentes instances décisionnelles. Par exemple, les comités de programmes se chargent de mettre en œuvre la commande de cours, de définir la structure des programmes ainsi que les approches pédagogiques permettant l’atteinte des objectifs. En se référant aux règlements nº5 et nº8, les professeur-es, chargé-es de cours et étudiant-es élu-es par leur assemblée respective votent des résolutions respectant les ressources, les enjeux et les besoins de chacun de leurs homologues.

Ici, la voix des professionnel-les et des étudiant-es prend le dessus sur la vision parfois déconnectée de la haute administration.

Version tract du texte distribué lors de la manifestation du 24 avril à l’UQAM

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