Léon Trotsky | Où va la France?

6 février 1934. Des ligues fascistes marchent sur le parlement à Paris. S’ils sont loin de parvenir à renverser le régime, la réalité du danger fasciste n’en est pas moins évidente. Le mouvement ouvrier répond par des manifestations antifascistes massives et une grève politique qui touche tout le pays. Les militants socialistes et communistes crient à l’unité dans la lutte contre l’extrême droite.

La direction stalinienne est forcée d’opérer un tournant à 180° et passe d’une position gauchiste où quasiment tout le monde était traité de « fasciste » à une position opportuniste au travers d’un appel à l’unité qui brise la force de la classe ouvrière en s’élargissant au principal parti bourgeois de la IIIe République. C’est le Front populaire.

Mais les masses continuent là où leurs dirigeants s’arrêtent. En 1936, la victoire électorale du Front populaire déclenche l’enthousiasme des masses. Celles-ci descendent dans la rue et occupent leurs usines. Les médias bourgeois décrivent avec horreur le comportement des ouvriers et ouvrières dans les usines : c’est à croire qu’ils et elles les possèdent déjà ! Le potentiel révolutionnaire était riche de possibilités. Le cours de l’Histoire aurait pu être changé, et pas uniquement en France.

Malheureusement, les choses n’en sont pas allées jusque-là, faute d’une direction révolutionnaire disposant du programme politique et des méthodes adéquats pour passer de la mobilisation de masse à une rupture anticapitaliste.

L’importance historique de ces événements justifie à elle seule une nouvelle édition des textes regroupés sous le titre « Où va la France ». A cela s’ajoutent les leçons générales au sujet de la dynamique complexe de la lutte des classes en période de crises multiples qui s’alimentent mutuellement ainsi qu’à propos du programme politique nécessaire pour dégager une issue favorable aux travailleurs par un changement de société.

Dans ces articles, Léon Trotsky présente des analyses marxistes claires couplées à des propositions pointues pour parvenir à la victoire avec la classe ouvrière.