De la démonisation à l’organisation

Le 30 novembre dernier, l’auteure et syndicaliste Nora Loreto est venu parler de ces jeunes travailleurs et travailleuses qui bâtissent un nouveau mouvement ouvrier au Québec.

Une chose amusante s’est produite en 1999. Après des années de consensus néolibéral incontesté ayant commencé sous les années Reagan/Thatcher, une des plus grandes manifestations de l’Histoire des États-Unis s’est tenue lors d’une rencontre du secrétaire d’État aux finances avec l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), à Seattle dans l’État de Washington. 40 000 manifestants protestaient contre les objectifs néolibéraux de la mondialisation qui dégrade les conditions de vie des prolétaires, d’Ottawa en Ontario jusqu’à Ciudad Juarez au Mexique. Une nouvelle génération d’activistes, défiait en bloc la classe dominante, faisant converger ensembles des revendications aussi diverses que les droits des ouvriers textiles Mexicain, l’extinction de la vie marine, et la démocratie Nord-Américaine.

Pour beaucoup de gens de ce milieu, aucune grande institution n’est digne de confiance ; les États, les grosses multinationales et les grands syndicats était tous l’objet de suscitions. Alors que le mouvement syndical entamait déjà en déclin qui se poursuit encore de nos jours et que les leaders syndicaux adoptait les discours des politiciens qu’ils endossent, ce n’était probablement pas une surprise que les jeunes activistes ne se tournent pas vers les organisations syndicales et ne les voit pas comme contribuant à bâtir un monde meilleur.

Reconstruire le mouvement syndical

L’auteur et activiste Nora Loreto, attaque la perception négative que les jeunes prolétaires ont des organisations syndicales. Dans son Livre de 2013, De la démonisation à l’organisation : l‘émergence nouveau mouvement syndical, elle se penche sur l’activisme de la nouvelle génération. Pourquoi le déclin du pouvoir des syndicats entraine une diminution des conditions de vie du prolétariat, et comment les jeunes prolétaires peuvent et devraient bâtir le nouveau mouvement syndical.

À l’UQAM, en Novembre dernier devant une foule d’étudiants et de travailleurs, à l’invitation d’Étudiants Socialistes, Loreto est venue parler du gouffre entre le monde de l’activisme chez les travailleurs non-syndiqués et l’actuel mouvement syndical. Elle a fortement insisté sur la nécessité pour les jeunes prolétaires de reprendre le flambeau du syndicalisme, et de rebâtir un mouvement syndical pour le 21e siècle.

Loreto nous encourage à considérer ce qu’est un syndicat à la base : une organisation démocratique du prolétariat, formée pour prendre le pouvoir sur les conditions de travail et pour pouvoir les influencer. Partant de cet exposé, elle considère que nous devons voir le syndicalisme comme un outil de changement qui contribue à bâtir une société fondée sur la solidarité et l’égalité plutôt que sur la misère et l’exploitation.

Alors que les effectifs syndicaux continuent de se réduire d’année en année, l’organisation des jeunes prolétaires en syndicat n’est pas qu’une belle idée, c’est une nécessité. Les syndicats sont confrontés à de nombreux problèmes. Comment peuvent-ils s’avérer pertinent pour les prolétaires qui se conscientise par des luttes pour l’égalité, contre le racisme, le sexisme, l’homophobie et la transphobie ? Comment peuvent-ils organiser l’industrie des biens et services, un secteur au bas taux de syndicalisation où se retrouve nombre de jeunes prolétaires ?

Loreto ne prétend pas avoir la solution à toutes ces questions, mais l’analyse qu’elle présente dans ses livres est un excellent point de départ pour tous les syndicalistes et pour tous les jeunes prolétaires non-syndiqués dans leur lutte pour un monde meilleur.

De la démonisation à l’organisation: l’émergence du nouveau mouvement syndical est disponible en anglais et en français pour 20 $ sur le site Web du Centre canadien de politiques alternatives. https://www.policyalternatives.ca/diabolisation-organisation

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